Le club Med
Bassurelle mon ami, La mer ressemble à une grande plaque de formica bleu. Les couleurs sont presque irréelles. Là-bas dans le Nord on aperçoit le slip de Marguarette les falaises de Douvres, et dans nôtre Est Le Cap Gris Nez et Blanc Nez. J’ai du mal à regarder, mes lunettes de soleil sont restées à terre. (sur le Sandettie, dans le Pas de Calais, on a l’impression d’être dans une rivière) Ici on est beaucoup plus au large. C’est la renverse de marée il n’y a plus de courant, le bateau feux est là immobile, sa chaîne pendouille, les lignes pendouillent, tout le monde glandouille. Il s’est redressé bien droit, devenu un objet inutile figé au milieu de nulle part. Il récupère des tempêtes de l’hiver ou il engrange de l’énergie pour les prochaines ? Bientôt le flot va s’établir et le Bassurelle évitera naturellement vers la Bretagne. J’aime bien quand il regarde par là ! C’est le week-end, pas la peine de regarder le calendrier pour s’en apercevoir. Tous les régatiers plaisantins s’agitent. L’excursion, l’expédition, l’exploit pour certains de venir virer le bateau feu. Ils répondent rarement à nos saluts parce que bien trop fiers, et aujourd’hui pire :i ls nous cassent les pieds avec leur moteur. Troubleurs de quiétude.Je suis monté en haut sur la cabine. J’ai déroulé ma serviette, j’ai pas oublié la crème Cet après midi au programme digestion et bronzage. Je suis d’astreinte, mais il n’y a rien à faire. Tout à bord est arrêté, les batteries sont chargées depuis longtemps. Il reste le contrôle incendie : sécurité de base. Alors toutes les 1/2 heure je me penche par l’écoutille, J’ai un aperçu du local machine , les quatres groupes électrogènes, aucune fumée tout est OK. Mon collègue est venu me rejoindre et me chambre un peu sur ma façon de travailler. Demain il fera pareil.C’est le 14 juillet : Il y a des cons qui défilent Il y en a d’autres qui les regardent. Il y en aura des soi-disant privilégiés qui iront à la Garden partie. Il y a les envieux qui les regarderont à la télé. Mais tout le monde ignore que les rois du monde c’est nous.Allongé sur le dos, bronzerie oblige, je regarde le ciel, Un goéland marin plane au dessus de nous, c’est le plus grand le plus majestueux. Super voilier, pas un coup d’aile, comment il tient ? , il prend son pied. Il se rapproche, nos regards se croisent Le flot s’établit, le bateau retrouve sa légère gîte sur tribord jusqu’à la prochaine étale. Ce soir l’apéro a duré, c’est normal, c’est notre 14 juillet à nous et on a le droit de se sentir patriote. *vergandier*
Hivers 85 sur le Bassurelle et le Club-Med
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